L’oeuf ou la poule ?
Rassurez-vous, loin de moi l’idée de parler aujourd’hui du paradoxe de l’oeuf ou de la poule… mais d’un sujet bien plus intéressant et militant…
Comme vous le savez, devenir vegan c’est refuser toute exploitation animale, quelqu’en soit la nature. C’est un long cheminement qui ne se fait pas en un jour mais généralement par étapes. Ces dernières sont jonchées d’interrogations en tout genre et d’évolutions personnelles. C’est un nouveau mode de vie qui passe par de nombreux changements dont l’alimentation. Si supprimer la viande et le poisson est une évidence et souvent la première chose que l’on fait, il est souvent plus compliqué de supprimer les oeufs, bien utiles notamment en pâtisserie (même si des alternatives existent) ; d’autant que nombreuses sont les personnes qui pensent que, puisque la production ne nécessite pas la mort de la poule, le mal est moindre.
Mais la réalité est malheureusement toute autre… car il y a des vérités qu’il est préférable de taire. L’omerta sur les poulettes a la dent dure, mais elle commence enfin à battre de l’aile.
Car on ne nous dit pas tout… Saviez-vous que la carrière des poules pondeuses est de très courte durée ?
Un CDD de 18 mois et voilà condamnées les malheureuses gallinacés à une mort certaine…
Car au bout de 18 mois, il se trouve qu’une poule commence à pondre moins et donc à être moins productive…. Et dans l’industrie nul n’ignore que la productivité est reine ! Au diable le bien-être des petites cocottes. Pour quelques centimes d’euros les producteurs envoient leurs poules (et ce quel que soit le mode de production – bio ou non) à l’abattoir pour les transformer en surgelés destinés à l’export, notamment en Afrique. Pourquoi pas en France me direz-vous ? Et bien tout simplement parce qu’en France (mise à part la poule au pot), on mange très rarement de la poule. Le producteur rachète des poules et le cercle non vertueux continue… Tout ceci est d’autant plus absurde que les poules ont une espérance de vie comprise entre 6 à 10 ans.
Quand on mange des oeufs, on tue des poules… C’est une vérité implacable que beaucoup vont avoir du mal à entendre et à laquelle bon nombre d’entre nous n’avait jamais pensé, à commencer par moi ! Et avec 50 millions de poules pondeuses en France et 15 milliards d’oeufs pondus par an en France, il y a de quoi en avoir gros sur la conscience. Mais ce n’est pas tout.. Saviez-vous également que les poussins mâles, considérés comme inutiles à l’industrie, sont tués (souvent broyés) à la naissance? Car ces poussins, on ne peut plus malchanceux, ne sont pas ceux qui serviront à l’élevage des poulets de chair. Ballot, non ?
1 chiffre qui se passe de commentaires….
100 millions de poules pondeuses et de poussins mâles tués par an en France !
La solution la plus simple est bien évidemment de ne plus manger d’oeuf. Mais pour toutes celles et ceux qui n’y sont pas prêt(e)s ou qui veulent continuer à en manger par plaisir, il existe depuis peu une très belle alternative : POULEHOUSE.
Et lorsque l’on sait que 98% des français mangent des oeufs, soit 222 oeufs par personne et par an, on se dit que toute initiative visant à donner une seconde vie aux poulettes en fin de carrière est la bienvenue.
Poulehouse lance la première offre commerciale respectueuse des poules : le premier oeuf qui ne tue pas les poules.
Après un crowdfunding réussi avec KissKissBankBank, des tests concluants dans des magasins bio parisiens, Poulehouse franchit une nouvelle étape au niveau national en diffusant ses oeufs avec Biocoop et ce depuis les 5 septembre dernier.
Fabien Sauleman et Sébastien Neusch, qui sont les brillants inventeurs de ce concept novateur, ont eu la très belle idée de prolonger la vie des poules de réforme, en leur offrant une retraite anticipée et un refuge situé dans le Limousin, avec 16 hectares de terrain, équipé de bâtiments mobiles, et conduit selon les normes AB. Une sorte de maison de retraite éco-conçue où les poulettes y resteront jusqu’à leur dernier souffle… naturel.
Ne leur restait plus ensuite qu’à convaincre les producteurs bio de travailler avec eux en s’engageant à ne pas tuer les poules mais en les envoyant au vert, chez Poulehouse. Comment ? En leur proposant un prix d’achat des oeufs plus élevé et un partenariat sur le long terme.
Après une collecte réussie, il leur fallait trouver un partenaire de choix pour soutenir leur projet et distribuer les oeufs. Et c’est Biocoop, l’enseigne emblématique et historique du mouvement bio en France qui fut la première à reconnaître l’intérêt de la démarche de Poulehouse.
Pour financer la retraite des poulettes, chaque oeuf est vendu au prix de 1€ au lieu de 45 centimes habituellement. C’est plus cher mais chacun contribue ainsi au bonheur des poules et ÇA, ça n’a pas de prix, non ?
En février 2018, l’arche de Fabien et de Sébastien devrait compter 650 poulettes et pas moins de 18 000 poules fin 2019 qui bien évidemment continueront à pondre à leur rythme et sans aucune pression industrielle. Une goutte d’eau, me direz-vous ? Non, car nul doute que d’autres belles initiatives similaires suivront.
L’objectif à long terme des deux amis n’est pas de multiplier les refuges mais de faire changer les consciences en incitant les producteurs à garder plus longtemps leurs poules, même avec une taux de ponte plus faible.
Manger en conscience est un enjeu majeur pour les années et siècles à venir. C’est pourquoi, Suzane soutient et soutiendra toujours des initiatives de ce type.
Et vous, seriez-vous prêt à soutenir l’initiative de Poulehouse ?
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