La saponification à froid, c’est tendance, mais pas que !

Si vous êtes une lectrice ou un lecteur (et oui, il y en a !) régulier de SUZANE GREEN, vous n’êtes pas sans savoir que les savons font partis de mes nombreuses PASSIONS. Beaucoup plus écolo que les gels douche (un savon de 100 g équivalant au moins à deux flacons de 250 ml), ils possèdent également une sensualité toute particulière qui n’est pas sans me donner quelques frissons (mais ça, c’est une autre histoire).

Je vous entends déjà dire « mais qu’est-ce qu’elle va bien encore pouvoir nous raconter sur le savon…« . Et bien justement, aujourd’hui je tenais absolument à vous parler de la fabrication du savon. Car, n’allez surtout pas croire que tous les savons se valent et qu’ils sont formulés et fabriqués de la même manière. Que nenni !

Saviez-vous par exemple, que bon nombre de savons conventionnels sont fabriqués à partir de sodium tallowate, une graisse animale issue des déchets d’équarrissage d’abattoir. Beurk !!!!! Ça fait froid dans le dos, non ? je vous invite vivement à faire le test et à regarder sur internet les INCI (mention égale) de certains savons que nous connaissons tous et dont je tairais ici le nom de peur de leur faire de la pub.

Je voulais surtout aujourd’hui vous parler de la saponification à froid. C’est certes, une tendance forte du marché, mais lorsque j’en parle autour de moi, je m’aperçois que personne n’en connait vraiment les avantages et les enjeux. J’ai donc creusé le sujet et j’ai contacté (toute seule comme une grande), celui qui pour moi est l’un des experts en France dans ce domaine : le maître-savonnier Franck Peiffer (qui a créé la très jolie marque Gaiia), afin qu’il nous éclaire sur le sujet. Et, je dois bien avouer que certaines de ses réponses sont surprenantes. Mais je n’en dis pas plus. Place aux réponses de l’expert…

Sophie : un SAF (comprenez un Savon Saponifié à froid), est-il meilleur pour ma peau qu’un savon traditionnel ?
Franck : oui, et ce grâce à la présence de deux actifs : la glycérine et le surgras.
1 – La glycérine végétale, qui se crée lors du processus de la saponification, reste dans les savons à froid. Véritable atout pour la peau, cet agent hydratant et émollient, ne se trouve plus dans les savons traditionnels pour des raisons techniques et économiques.
Gaiia et les savonniers à froid laissent la glycérine dans leurs savons qui en contiennent environ 8%.
2 – Le surgras est un pourcentage d’huiles laissé à l’état d’huile dans les savons à froid. L’avantage du surgras est d’apporter plus de douceur et moins de détergence au savon. Douceur et hydratation, qu’on ne retrouve que dans les savons à froid.

Sophie : un savon SAF est-il meilleur pour la planète qu’un savon traditionnel ?
Franck : l’usage d’un savon à froid est meilleur pour la planète en amont et en aval de son utilisation.
1 – En amont, puisque lors sa fabrication, un savon SAF consomme très peu d’énergie, juste une très légère chauffe des huiles (environ 35° pour les savons Gaiia).


Il ne nécessite pas non plus de grande quantité d’eau pour sa fabrication et surtout aucune eau usée n’est rejetée, contrairement à la saponification traditionnelle. L’impact énergétique de la fabrication d’un savon SAF est très minime.
2 – Nos savons SAF ne contiennent aucune substance pétrochimique type « EDTA » ; ils se biodégradent facilement (en 48 jours) sans nuire à la faune et la flore aquatique.

Sophie : quelle est la valeur ajoutée d’un savon SAF par rapport à un savon traditionnel ?
Franck : Douceur, hydratation et respect de l’environnement.

Sophie : existe-t-il une déontologie et des valeurs communes entre les différents savonniers à froid ?
Franck : les savonniers à froid ont déposé une charte de fabrication à la BNF, elle liste ce qu’un savonnier à froid a le droit d’utiliser comme matières premières, et ce qui est interdit (zéro produit pétrochimique par exemple). Cela pose un cadre pour notre profession. De plus, grâce au logo SAF, qui est délivré par l’association de savonniers à froid (l’ADNS) et utilisé par près d’une centaine de savonniers, les consommateurs peuvent aisément discerner un savon SAF d’un savon industriel ou à chaud.

Sophie : les huiles utilisées en saponification à froid sont-elles forcément végétales ?
Franck : non, un savonnier SAF peut très bien utiliser une graisse d’origine animale (de canard par exemple) pour son savon, mais c’est extrêmement rare dans la profession.

Sophie : qu’en est-il pour la saponification traditionnelle ?
Franck : là, c’est un vaste débat quand on sait que le corps gras le moins cher à saponifier est la graisse animale issue des déchets d’équarrissage d’abattoir… C’est pour beaucoup de savons traditionnels le premier ingrédient. Son petit nom dans la liste d’ingrédients : Sodium Tallowate.

Sophie : lorsque l’on dit « saponifié à froid », est-ce que cela veut dire que les huiles utilisées ne sont pas chauffées.
Franck : les huiles comme la coco et le beurre de karité ont besoin d’être légèrement chauffé pour devenir liquide d’une part, d’autre part les mélanges d’huiles peuvent être légèrement chauffés avant d’être coulé, mais cela dépend des savonniers. Chez Gaiia la température maximum de coulée est d’environ 35°.


L’appellation « savon à froid » vient du terme « savon sans feu » par opposition au savon au chaudron ou les huiles sont chauffées à de très hautes températures. Ceci dit, il est tout à fait possible de faire un savon SAF sous des températures clémentes, sans aucune autre source de chaleur que le soleil.

Sophie : sur quels critères un consommateur peut-il reconnaître très vite un SAF ?
Franck : Il en existe plusieurs mais voici les deux principaux :
Le plus simple est tout d’abord de chercher la présence sur le packaging du logo SAF (Saponification à Froid) ou « Savon à Froid » ou « Savon par saponification à froid ».
2ème piste : l’INCI : lisez les deux premiers ingrédients de la liste. Si ces deux premiers ingrédients sont :
« sodium palmate » puis « sodium palm kernelate », c’est qu’il s’agit d’un  savon industriel 
idem pour « sodium tallowate » puis « sodium palm kernelate
et idem pour « sodium tallowate » puis « sodium cocoate » 
Invariablement, ces combinaisons des deux premiers ingrédients ne sont jamais des savons à froid. Qu’on se le dise !

En résumé, l’INCI, le logo SAF ou une mention « savon à froid » permettent d’identifier un savon saponifié à froid. Le dernier test étant sans conteste de l’essayer pour enfin l’adopter !

Sophie : un savon SAF coûte-t-il plus cher qu’un savon traditionnel ?
Franck : oui, et cela est dû à la qualité des matières premières et à sa fabrication artisanale.

Sophie : le message que vous voulez absolument faire passer au sujet de la SAF ?
Franck : sauvons notre peau et la planète avec un bon savon surgras, doux, hydratant et écologique !

……..
Alors, vous l’aurez compris, tous les savons ne se valent pas ! Avant de vivre une très grande histoire d’amour avec un savon, choisissez-le avec la plus grande prudence (un peu comme vous feriez avec un homme !).
Vive la douche en conscience !!!!

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