Hypersensible forever
Je profite de la 3ème Journée mondiale de l’hypersensibilité qui a eu lieu hier pour livrer un témoignage des plus personnel et tenter de mette des MOTS sur les MAUX.
J’ai su très jeune que ma sensibilité était bien supérieure à la normal et que l’intensité de ce que je pouvais ressentir pouvait être aussi extraordinaire qu’effrayant, aussi lumineux et joyeux que sombre.
Car sur-réagir, quel qu’en soit le domaine, est loin d’être un long fleuve tranquille. On y perd à chaque fois quelques plumes au passage. On doute – beaucoup – on pleure beaucoup – on souffre énormément, on vit des montagnes émotionnelles impressionnantes, qui ont de quoi donner le vertige. Le moindre petit grain de sable prend une dimension ubuesque.
A 16 ans, je me rappelle avoir osé enfin prononcer le terme « d’hypersensible » pour me qualifier, après quelques recherches à la bibliothèque. A l’époque, c’était plutôt tabou, les médias n’en parlaient pas beaucoup, la parole n’était pas libérée, et je discutais peu de ce sujet avec mes parents. Alors je subissais ces tsunamis émotionnels sans grand espoir d’évolution. Résignée….
L’hyper-ou haute sensibilité ne s’exprime pas seulement par une joie ou une colère exacerbée mais aussi par une grande sensibilité sensorielle (odorant développé, grande sensibilité à la lumière et aversion pour les lumières artificielles directes ou trop violentes, une peau à fleur de peau à la fois très sensible et qui ne supporte aucun tissu qui ne soit pas ultra doux), par une intuition bien étonnante et parfois flippante qu’il est difficile de partager avec son entourage.
Le regard des autres sur l’hypersensibilité peut être très cruel : vous êtes tantôt une pleurnicheuse, parfois une « chieuse », souvent une bipolaire mais jamais « juste » une hypersensible.
Avec les années on ne peut pas vraiment dire que la situation se soit arrangée de manière significative (je parle pour mon cas bien évidemment) et il suffit que les aléas de la vie ne soient pas au beau fixe pour que tout soit hors de contrôle. Si j’apprends encore à pacifier mes émotions sans les opprimer, je mentirais en disant que j’ai réussi à convertir cette hypersensibilité douloureuse en une haute sensibilité épanouie…
Une odeur peut me faire pleurer en moins de 5 secondes, une musique en 3, une lumière banale peut m’agresser violemment, une remarque peut me détruire en un instant…
Il est encore très dur d’en parler autour de moi, car il est bien plus simple d’essayer de se fondre dans le moule que d’avoir le courage d’expliquer…
Alors j’ai trouvé mes petits remèdes : le sport, la méditation et certains rituels personnels qui me ‹rassurent.
L’utilisation des fleurs de Bach m’aide aussi grandement au quotidien. Je lis aussi tous les ouvrages qui sortent sur le sujet et je remercie grandement Saverio Tomasella (Docteur en psychologie et fondateur de la Journée mondiale de l’hypersensibilité) pour m’avoir fait prendre conscience que j’étais loin d’être la seule (nous serions en réalité 20 millions en France !!). Je ne saurais d’ailleurs que trop vous recommander l’ouvrage de carol Pirotte et Nicolas SOUCHAL, « C’EST TROP FORT ! » qui est sorti hier aux éditions Leduc.
S’il y a bien une chose qui me plait dans cette hypersensibilité, c’est que je me sens infiniment vivante et infiniment humaine… ET ÇA, C’EST UNE GRANDE CHANCE !
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