La déferlante de la vraie-fausse coloration végétale

Nombreuses sont les marques telles que Biocoiff’, Aroma-Zone ou Centifolia qui se sont lancées sur le créneau de la coloration végétale 100% naturelle.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de toutes celles qui sont présentes sur le marché. Car il ne suffit pas d’un marketing évoquant la nature, ni de codes couleur autour du vert pour que la promesse d’une coloration 100% végétale soit au rendez-vous. Dans la jungle des colorations végétales, le greenwashing sévit (et pas qu’un peu) !

Voici 5 pistes de réflexion pour ne plus être pris pour des pigeons ……

1. Qu’on se le dise 
: dans une coloration 100% végétale, il ne peut y avoir qu’un mélange de plantes tinctoriales (curcuma, indigo, katam, rhapontic, henné, broux de noix, garance, orcanette…), pouvant être associées (ou non) à des poudres de plantes soin ou booster, (guimauve, jujubier, henné neutre, amla…).

Quelques exemples de plantes tinctoriales 

  • La camomille matricaire (Matricaria recutita) : elle apporte des reflets blonds dorés et apaise le cuir chevelu.
  • Le curcuma (Curcuma longa) : il apporte des reflets dorés et illumine les reflets grenat.
  • Le henné rouge (Lawsonia inermis) : il est riche en lawsone pour un résultat plus intense et durable.
  • L’indigo (Indigofera tinctoria) : il fonce les cheveux et neutralise les reflets roux.
  • L’hibiscus (Hibiscus sabdariffa): il procure des reflets rouges et acajou intenses.
  • Le manjishta (Rubia cordifolia): il apporte des reflets rouges profonds.

Quelques exemples de plantes coups pouce ou plantes soin

  • Le Henné neutre (Cassia auriculata) : il redonne volume et brillance aux cheveux tout en régulant le sébum du cuir chevelu.
  • Le jujubier de Palestine (Ziziphus) : il apporte brillance et volume, et freine le dégorgement de la couleur au fil des lavages
  • L’amla (Emblica officinalis) : il facilite la prise de la couleur.
  • La guimauve (Althaea officinalis) : elle gaine, adoucit et protège les cheveux.

2. Dans de nombreuses boites de pseudo-colorations végétales, on trouve un sachet de plantes (jusque là, rien d’anormal) et un flacon (l’oxydant) : cela doit immédiatement vous alerter sur le fait qu’il ne s’agit pas d’une vraie coloration 100% végétale. S’il y a un flacon contenant un liquide, c’est qu’il y a un oxydant et donc que c’est une coloration chimique !!!!!

 3. Il est très important de regarder l’INCI du produit que vous vous apprêtez à acheter. 
Ce n’est pas parce que le premier ingrédient est une plante que l’on doit être pleinement rassuré. La preuve avec cet INCI d’une marque surfant sur le végétal, où l’on peut trouver notamment des PEG, du Polyquaternuium-22 et de l’éthanolamine (la petite sœur de l’amoniaque), du propylène glycol….

Rappelons la liste noire des substances nocives présentes dans les colorations chimiques qu’il n’est pas rare de retrouver dans des colorations pseudo végétales
Bien qu’elles ne soient plus autorisées en cosmétique, ces substances nocives sont encore présentes dans certaines colorations conventionnelles, pourtant en vente libre.

PPD (paraphénylènediamine)
On le trouve dans les colorations capillaires de type foncé. Il permet de faire pénétrer l’agent colorant à l’intérieur de la fibre des cheveux pour une tenue plus longue.

Très est allergisant et mutagène, même en très faible quantité, il pourrait en plus être à l’origine du cancer de la vessie. Rappelons que cette substance a provoqué en novembre 2018 chez une jeune femme une grave allergie qui a failli lui coûter la vie et lui a déformé le visage de façon très impressionnante.

Ammoniaque
Présente dans un grand nombre de colorations, elle sert à faciliter la pénétration des pigments colorés. Mais elle est très fréquemment mise en cause car elle est irritante et parfois allergisante.

p-Aminophenol
Dérivé du goudron de houille, le p-Aminophenol est un dermotoxique puissant également allergisant.

Toluene 2,5 Diamine Sulfate
Selon les conclusions du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), le toluène 2,5 diamine sulfate est une molécule « extrêmement sensibilisante » pour la peau.

1-naphtol
Le 1-naphtol est un dérivé pétrochimique fortement irritant pour la peau, les yeux et les poumons.

4. La pseudo-coloration végétale adore le marketing du SANS et est friande de l’argument SANS AMMONIAQUE. Malheureusement, cette allégation est souvent trompeuse puisque l’ammoniaque est remplacé par un dérivé qui est l’éthanolamine, qui n’est pas dénué d’effets délétères.

Les marques 100% végétales préfèrent communiquer sur les bienfaits des plantes et se passent généralement des allégations SANS. Un bon argument pour déceler les imposteurs ! 

5. Attention, tous les hennés ne se valent pas (et ne sont pas tous 100% naturels) !
Un grand nombre de marques ne l’utilisent pas pur et l’associe avec des PPD et des sels métalliques. Là encore, il est indispensable de bien regarder l’INCI, si on ne veut pas risquer allergies et démangeaisons.

Et vous, quelles sont vos astuces pour ne pas vous faire avoir par un marketing trompeur ?

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