Femme du 8 Mars

Je n’ai pas décidé d’être une femme. Le fait est que je suis une femme. Femme des années 80 ou femme des années 2020 ? Je n’en sais rien. Tout ce que je sais c’est que je suis une femme. Est ce que je suis heureuse d’être une femme ? Tous les jours ! Est ce que je suis fière d’être une femme ? Ce serait très présomptueux d’être fière d’un état que je n’ai pas crée. Encore une fois, je n’ai pas décidé d’être une femme, c’est une question de génétique, de X et de XY.

On peut être fière d’être une femme forte, fière d’être une femme engagée, fière d’être une femme drôle, fière de ce qu’on accomplit dans la vie, mais fière d’être une femme, à la base, j’ai un peu de mal avec cette idée. En revanche, il y a des femmes dont je me sens très fière en tant que femme. Oui, je suis fière d’appartenir à cette belle sororité. Certaines femmes me poussent à penser que oui, je suis fière d’être une femme comme elles !

Il y a dans le monde des femmes qui ont tant fait pour que je puisse aujourd’hui penser et écrire ces quelques lignes, en toute conscience et surtout en toute liberté. Alors, effectivement je suis heureuse d’appartenir au même genre que nos Simone(s) adorées, mais je pense aussi à Louise, Elisabeth, Maria, Christiane et Monique, Betty, Angela, Susan (of course), Toshiko, Rebecca, Eva, Sarojini et tant d’autres si grandes dames dont les plumes et les mots ont pu faire exister les miens…

Aujourd’hui, nous sommes le 8 Mars, journée internationale des droits de la Femme et une fois de plus je me dis qu’il est bien triste que cette journée existe encore. Bien triste qu’il faille encore faire la distinction. Bien triste qu’il faille se rappeler une fois par an que pour beaucoup d’entre nous, il est encore difficile de vivre dans ce monde parce qu’on est née femme.

J’ai eu de la chance de naître au bon moment, au bon endroit, peut être même sous une bonne étoile et de grandir entourée de bienveillance masculine. J’avoue ne jamais avoir eu à déplorer ma naissance du côté des XX. Mon père est sans doute un féministe qui s’ignore. Même sous son costume de patriarche, toujours il m’a encouragée à devenir une femme libre et indépendante. J’ai un mari qui partage mes valeurs et un pré ado qui se révolte à chaque propos sexiste détecté dans les médias ! Je me suis toujours hyper bien entendue avec le sexe opposé (rien que cette expression en soi est déjà un combat…), j’ai eu des collègues respectueux, et jeune, j’avais plus d’amis hommes que femmes…

Oui vraiment, j’ai eu de la chance. Mais je ne suis pas dupe. Je sais que pour beaucoup, même ici, même maintenant, il y a encore tant à faire. Si je n’ai jamais été militante ailleurs que dans l’âme, j’ai toujours cru aux pierres qui font grandir les édifices. Alors chaque jour je tente de faire en sorte d’être digne de cet héritage laissé par ces grandes dames. Chaque jour je veille à ce que mes actes et mes paroles soient en adéquation avec mes pensées. Chaque jour j’élève un futur citoyen du Monde qui, je l’espère, élèvera ses enfants dans une société où le 8 Mars sera un jour comme un autre. Une société ou les femmes seront des humains comme les autres.

Je sais que beaucoup d’entre nous sont encore abusées, bafouées, maltraitées, violentées, tabassées, rabaissées, dominées, harcelées, sous-payées, agressées, mutilées, insultées, tuées. Juste parce qu’elles sont nées Femmes. C’est à elles toutes que je pense aujourd’hui.

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’un crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Les droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant ». Simone de Beauvoir

 

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