Un bébé pour tout changer

Saviez-vous que la date du 23 septembre est le jour de l’année où l’on enregistre le plus de naissances en France ?
Cette tendance a d’ailleurs fait l’objet d’un rapport publié en 2011 par l’Ined, selon lequel, « compte tenu de la durée moyenne de gestation (265 jours), ce pic [de naissances] correspond à des conceptions du Nouvel an ».
L’occasion rêvée pour vous parler d’un livre que je viens de dévorer tout cru : UN BÉBÉ POUR TOUT CHANGER de Valère Corréard & Mathilde Golla, deux journalistes de talent (@edition_marabout) qui nous expliquent que l’arrivée de bébé au sein du foyer est l’occasion parfaite pour changer notre mode de vie et pour s’orienter vers une transition écologique bénéfique en premier lieu pour le nouveau-né mais aussi pour la famille et plus généralement pour la planète.

Je n’ai pas résisté à l’envie de poser quelques questions aux deux auteurs de talent…
Tous deux journalistes parisiens et jeunes parents, Mathilde Golla (Le Figaro) et Valère Corréard (France Inter) sont spécialisés dans le domaine de l’écologie. Mathilde est l’auteure de 100 jours sans supermarché, paru en 2018 chez Flammarion. Valère est chroniqueur dans l’émission Social Lab sur France Inter, qui référence toutes les initiatives pour changer le monde ; il est l’auteur de Changer d’ère l’air de rien, paru en 2018 chez Rue de l’échiquier.

En quoi l’arrivée de l’enfant est-elle idéale pour réussir la transition écologique ?
Une transition peut en soutenir une autre ! La transition à la parentalité est sans doute une des plus importantes de l’existence, de grands bouleversements attendent les futurs parents qui vont voir leur quotidien évoluer au rythme d’un petit être qui rabat pas mal de cartes. On se met donc en mouvement et en plus on veut le meilleur pour notre bébé dans un monde pour le moins anxiogène.

Progressivement des questions quasi-existentielles font surface : que va-t-il manger, boire, respirer, toucher…et à terme dans quel monde va-t-il vivre ? C’est ainsi que nous avons pu constater à travers de nombreux témoignages, nos propres expériences mais aussi des travaux de recherche que cette période pouvait être particulièrement fertile pour entamer ou accélérer sa transition écologique. C’est d’ailleurs la première fois de notre vie que l’on s’intéresse autant à ce qu’il se passera au-delà de notre propre existence. Mais attention tout de même, on ne peut pas non plus généraliser cette hypothèse, la parentalité est aussi un sacré défi, et, dans certains cas, il ne faut pas y ajouter le défi de trop, il s’agit surtout de dire que lorsque tout va bien et que le contexte est favorable, c’est une période géniale pour faire sa transition en famille.

• A quel moment précis faut-il entreprendre des changements ?
C’est à chacun de décider, c’est une démarche très personnelle, mais généralement c’est quand on est dans la dernière ligne droite qu’on se met vraiment en mouvement.

Il nous a semblé que le troisième trimestre de grossesse était un moment propice. La future mère commence à se concentrer sur la naissance, le père prend conscience du changement qui devient concret pour lui aussi, et les derniers mois de grossesse sont importants pour le développement du bébé, c’est notamment à cette période qu’il commence à constituer son répertoire alimentaire.

• En quoi l’alimentation de la future maman joue-t-elle un rôle décisif dans les habitudes alimentaires de l’enfant ?
Pour plusieurs raisons. D’une part, les experts constatent que les goûts de l’enfants se forment dès la fin de la grossesse. Ainsi, les mères qui souhaitent habituer leurs enfants à des aliments qui leurs sont chers, peuvent en consommer en plus grande quantité (mais raisonnablement !) lors des trois derniers mois. Mieux vaut aussi limiter le gras pour ne pas créer des accoutumances plus tard.

Par ailleurs, il est important de manger le plus possible d’aliments bio à cette période si spécifique, c’est un bon moyen d’éloigner les perturbateurs endocriniens. Sans surprise, les études s’accordent à montrer qu’une consommation plus importante de produits bio est un moyen de préserver la santé de l’enfant à naître.

• Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs pour bien choisir les jouets et équipements de bébé ?
La sobriété ! L’enfant est émerveillé par tout ce qui l’entoure, tout est une découverte pour lui, il est donc inutile de lui rajouter des stimulations inutiles et même parfois néfastes.

Les labels fiables (ils sont détaillés dans notre ouvrage!) sont aussi un bon moyen de se repérer dans la jungle de tous les produits conçus pour les enfants. Les achats d’occasion sont aussi une solution pour se prémunir contre certains produits toxiques.

• Nombreuses sont les femmes qui craignent de passer aux couches lavables. Auriez-vous quelques arguments pour les rassurer ?
Pour des raisons économiques : les couches lavables sont bien moins onéreuses que des jetables, si l’on calcule sur les deux à trois ans d’utilisation de couches.

Les couches jetables sont le premiers déchets des ménages qui ont de jeunes enfants, au point que certains (petits) pays les interdisent.

Pour en savoir plus sur ce sujet crucial, je vous invite à lire notre livre !

• Quelle alimentation privilégier pour bébés et enfants ?
Le lait maternel si l’on peut, des aliments bio le reste du temps et des purées et compotes maison. Les petits pots sont en fait des conserves pour bébés : leurs goûts et textures n’ont pas beaucoup d’intérêt.

• Faut-il tout louer pour sauver la planète ?
Pas forcément tout louer, mais il est vrai que l’occasion recèle un vivier d’objets impressionnant dans une société de surconsommation. Pour de nombreuses choses, la location, mais aussi le prêt, le don ou l’achat d’occasion peuvent être des pistes écologiques et économiques pour s’équiper. Pour autant, il est tout à fait courant et légitime de vouloir tel meuble ou tel jouet et de le vouloir neuf, dans ce cas pour protéger la santé de son enfant et préserver l’environnement, des labels peuvent vous guider.

• La seconde main, la vraie bonne idée pour habiller bébé ?
C’est clairement une piste viable. Là aussi la surconsommation est passée par là, il y a une offre de seconde main quasi infinie pour habiller les bébés et les enfants. Sans tomber ici également dans la caricature, il est tout à fait possible d’habiller son enfant en seconde main et avec style, tout en faisant des économies importantes. La bonne nouvelle, c’est que les solutions pour acheter les habits d’occasion sont très nombreuses et il n’est plus rare de trouver celle adaptée à nos habitudes et nos contraintes que ce soit en ligne ou via des boutiques spécialisées.

• Vous dites que « la propreté nous pollue ». Qu’entendez-vous par là ?
Attention, nous ne disons pas qu’il ne faut pas faire le ménage !! Mais il faut accorder une attention particulière aux produits que nous employons. Notamment il faut se méfier des “odeurs associées au propre” car il y a souvent beaucoup de chimie et de produits toxiques derrière. Mieux vaut privilégier les produits simples qui nettoient efficacement sans polluer vos intérieurs, même s’ils ne diffusent pas de “fragrances d’eucalyptus ou de fleur de tiaré” !

• Vous dites dans votre ouvrage que les modes de garde n’échappent pas aux enjeux écologiques. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?
Si vous vous engagez au quotidien pour que votre enfant grandisse dans un cadre sain et sobre, et que vous le laissez huit heures par jour à dans une crèche qui ne s’inscrit dans aucune démarche écologique, c’est frustrant. C’est pour cela que nous avons voulu aborder ce sujet peu traité des modes de garde. Nous avons non seulement découvert que de nombreux réseaux de crèches s’engagent dans une démarche durable, mais qu’il existe aussi des labels et même des crèches gérées par les parents eux-mêmes !

• Comment épargner responsable pour nos enfants ?
Quand on peut épargner pour nos enfants, on ouvre en général un livret dans sa banque. Il ne faut pas sous-estimer cet acte de la vie courante. L’argent a une capacité de changement sans égal, placer des économies dans une banque plutôt qu’une autre n’est pas à négliger. Il existe par ailleurs des labels qui garantissent que certaines solutions de placement respectent des critères sociaux, sociaux et environnementaux. Il s’agit là aussi de donner des clés pour rester en cohérence avec ses valeurs, et placer son argent n’est pas anodin.

• Votre top 5 de vos meilleures idées pour une transition écologique durable !
Entreprendre les changements ensemble, en famille au sens le plus large possible

Manger simplement mais des aliments de qualité

Prendre le temps de cuisiner, faire ses produits

Se faire plaisir !

S’écouter et faire preuve de bon sens

Le mot de la fin
Ah non, pas de fin ici alors que tout commence…Nous avons mis 18 mois pour mettre au monde ce “bébé”, qu’il vive sa vie désormais.

Pour shopper le livre, c’est par ici

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